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Le jour où j’ai appris… Anne nous livre son histoire

 

Le diagnostic du cancer du sein bouleverse votre monde. Et chaque jour, des femmes du monde entier font également l’expérience de ce que vous vivez. Sur Le Jour Où J’ai Appris, vous pouvez trouver leurs histoires personnelles, des conseils et des interviews inspirantes. Le partage d’histoires et de conseils est l’un des moyens les plus puissants permettant aux femmes de s’entraider.

 

Ci-dessous, vous pouvez lire l’histoire d’Anne, une femme qui, grâce à son bénévolat auprès de groupes de co-victimes, a tiré un bilan positif de son histoire sur le cancer du sein.

 

L’histoire d’Anne

Même avant son diagnostic, Anne était déjà une femme très engagée, active et occupée avec différents projets. Elle est la maman d’une famille de trois enfants.

 

Anne a 44 ans au moment du diagnostic. Quelques mois auparavant, elle a senti quelque chose dans sa poitrine. Elle se surveille régulièrement parce que sa mère a eu un cancer du sein, bien que bénin. En partie à cause de sa formation d’infirmière, Anne est toujours restée alerte. La mammographie et l’échographie n’indiquent rien à ce moment-là. Mais six mois plus tard, Anne ressent quelque chose à nouveau. Cette fois, il y a moins de bonnes nouvelles. Anne apprend qu’elle a un cancer du sein malin.

 

« Même si j’avais ressenti quelque chose moi-même, c’était un choc absolu. Tout comme moi, la plupart des femmes ne se sentent pas vraiment atteintes du cancer primitif du sein. C’est pourquoi j’aime donner ce conseil: connaissez votre corps et soyez prévenant. Si vous voyez ou remarquez un changement, allez chez le médecin. Parce que plus vite vous êtes là, meilleur est votre pronostic. »

 

Ensuite, une montagne russe commence à se déclencher. Anne est finalement opérée la semaine suivant son diagnostic. «Je viens de voir mon gynécologue avant l’opération. Je lui ai dit très clairement: fais ce que tu dois faire. S’il s’agit d’une mastectomie, faites-le. Ma poitrine était devenue un ennemi pour moi. Il y avait un cancer dedans. Et en fait, je préférais perdre ma poitrine. »

 

Récupération physique et mentale

La mastectomie et l’ablation des glandes des aisselles se passent bien. « Je me suis rétablie de la mastectomie assez rapidement. Physiquement, ça s’est très bien passé, mais j’ai eu beaucoup plus de mal psychologiquement. Certainement les moments où j’étais seul dans ma chambre. »

 

Un tournant important pour Anne est le moment où elle regarde la télé toute seule dans sa chambre, à l’hôpital. « Je me demandais pourquoi cela m’était arrivé. Je mangeais sainement, j’ai eu mes enfants avant l’âge de 30 ans, toujours allaités au sein, … À travers mes larmes, j’ai vu une école en Chine qui s’était complètement effondrée à la suite d’un tremblement de terre. Et puis je me suis dit: Anne, arrête de tourner en boucle . Arrête de pleurer sur toi-même. Tu as une deuxième chance. Ces enfants n’ont pas cela . Alors, j’ai vraiment fait un clic et j’ai décidé d’y aller à 100%. »

 

Anne décide d’accepter ce qui s’est passé et se concentre pleinement sur ce qui va arriver et sur la manière dont elle peut jouer un rôle dans son rétablissement. « Je devais encore subir une chimiothérapie et une radiothérapie et l’une de mes premières questions à mon médecin était ce que je pouvais faire moi-même pour réussir le traitement aussi bien que possible. C’était en 2008, à cette époque, des choses telles que la réadaptation physique n’étaient pas bien connues. Heureusement, mon médecin était au courant. Donc, pendant ma chimiothérapie, j’ai déjà commencé avec l’onco-revalidation. »

 

L’Onco-revalidation est un programme spécifique que vous pouvez suivre dans des cliniques du sein, sur mesure, où vous vous entraînez plusieurs fois par semaine à l’hôpital, sous la supervision de physiothérapeutes. Anne le recommande à toutes les femmes. « Je suis convaincu que c’est la raison pour laquelle j’ai été physiquement moins difficile, moins troublé par des effets secondaires et pour laquelle j’ai pu faire des choses plus amusantes pendant mes traitements. Cela signifiait une meilleure qualité de vie pour moi et me permettait de reprendre le fil de ma vie plus tôt après les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. »

 

Groupes de soutien pour les femmes atteintes du cancer du sein

Anne souhaite surtout donner aux femmes le conseil de visiter d’autres femmes atteintes du cancer du sein. Avoir des difficultés mentales est normal, dit-elle, même cinq ou dix ans plus tard. Car au final, il y a beaucoup à vivre. « Une épée de Damoclès est toujours suspendue quelque part au-dessus de nos têtes. Cherchez quelqu’un qui en a fait l’expérience aussi, car cette personne peut vraiment vous comprendre. Cette personne peut en dire un peu plus que l’explication de professionnels, du médecin ou d’une infirmière. Cette personne vous comprendra en deux mots et pourra vous aider et vous informer sur les choses que vous pourriez vivre. Et je crois qu’une personne préparée passera mieux à travers les traitements ou sera plus forte mentalement. »

 

Anne a elle-même également reçu la visite d’une volontaire d’un groupe de patients souffrant à l’hôpital. « Ca m’a fait un très grand plaisir. J’ai pu partager mes questions et mes peurs avec quelqu’un qui m’a parfaitement comprise. Et c’était très bien qu’elle apporte aussi des livres de lingerie. Pour moi, c’était un monde à cette époque que je ne connaissais pas du tout. Je me souviens très bien que ma fille était venue dans l’après-midi. Ensemble, nous avons examiné quelle type de  lingerie existait dans ces livrets de lingerie. Et tout à coup un nouveau monde s’est ouvert pour moi. Je me suis dit  : d’accord, je vais toujours me sentir féminine.»

 

Après ses traitements, Anne est devenue elle-même une bénévole auprès de ce groupe de co-victimes. « Je voulais faire quelque chose de positif avec mon histoire de cancer du sein. Quelques mois après ma radiothérapie, j’ai commencé comme volontaire avec un groupe de patientes atteintes de cancer du sein. J’ai rendu visite à des femmes hospitalisées pour leur offrir une oreille attentive, leur donner des conseils et, surtout, leur donner l’espoir qu’il reste encore une vie après le cancer du sein. »

 

Anne est actuellement bénévole à la Fondation Contre Le Cancer et à ‘Levensloop’. Pendant un ‘Levensloop’, il y a des équipes qui marchent et courent pour la lutte contre le cancer. Tous les fonds collectés vont à la Fondation Contre Le Cancer, principalement pour la recherche scientifique sur le cancer. « Bien sûr, je suis bien placée pour connaître l’importance de la recherche scientifique sur le cancer. En plus de la chimiothérapie et de la radiothérapie, j’ai également eu Herceptin, une thérapie immunitaire, et je me rends compte que sans ce traitement, je ne serais probablement plus là. »

 

Ce que j’ai appris du cancer du sein

« Si vous développez un cancer du sein et que vous devez subir une mastectomie, cela constitue et reste une mutilation de votre corps. Pour moi, il n’y avait qu’un seul moyen de gérer: regarder vers l’avenir. Accepter moi-même pour aller de l’avant. Ce que j’ai vraiment aimé chez mon mari, c’est qu’il m’a dit le jour de mon opération à l’hôpital: ‘Tu es maintenant ma petite Amazone.’ »

 

Anne choisit de porter une prothèse. Elle ne veut pas de reconstruction pour le moment car elle ne la soutient pas entièrement. Sa première adaptation avec une prothèse définitive s’est aussi très bien déroulée. Elle pouvait se rendre dans le même magasin de lingerie où elle était allée chercher son premier soutien-gorge, le jour de sa sortie de l’hôpital. « Le soutien-gorge m’a procuré un sentiment de sécurité lors du port de la prothèse provisoire qu’elle avait reçue à l’hôpital. Cette dame s’était déjà très bien occupée de moi alors, ce fut un plaisir pour moi d’y aller une seconde fois. »

 

Anne a commencé à vivre plus consciemment depuis son cancer du sein avec  plus de carpe diem. Elle bouge consciemment beaucoup plus. « Si je peux laisser la voiture et aller à pied ou à vélo, je le ferai. Avec les transports en commun, je descends parfois un peu plus tôt. Je fais encore régulièrement de l’exercice, de la marche et du vélo. L’exercice régulier est un gros plus pour votre santé. »

 

« Je me suis complètement acceptée. J’ai accepté qui est la nouvelle Anne. Parfois, je pense encore, bon sang, pourquoi cela m’est-il arriver cela ? Malheureusement, nous sommes  beaucoup de femmes qui vivent  cette expérience. J’ai appris à vivre avec. Et c’est vraiment bon. Je vais de l’avant. Je vis! »

 

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